30.11.06

Hypnagogique


La mort animera ma matière ce soir
Mon corps ne sera qu'une tente délaissée
Bédouin d'Arabie. Je roderai sans vouloir
Sans destination
Sans pensées enlacées
L'air et le bois ne seront que mirages
La durée : ego des mots sera jeu
Mon mouvement sera sans rythme
Sans dimensions
Dénudé de son sens, de sa direction
Disculpé de son "là", de sa position


25.11.06

Lettre à l'être


Le verbe être est un
Or tu es situé dans l'être
Je dis "je suis" car il est aussi
De la création de l'être
Du langage vivant une lettre
Qui sur la planète s'inscrit


24.11.06

Dialogue de miroirs



Dans la chaleur à quoi me sert mon manteau
Mon âme est flamme mon corps est d'eau
Dans le malheur je remercie mon fardeau
Mon vivre est bonheur de porter ma peau
L'univers je contiens et je tiens dans ta main
Maintenant et ensemble l'un est notre demain
Passés et présents se confondent dans une trace
Vide en dedans vivante en surface
Le temps cache sa face à ma vue et s'efface
Dépassé par le néant car dans le tout se déplace

Soleil et la corde


Un tribunal de corbeaux condamne le soleil,
A ne plus se lever, étouffé par une corde.
Le bourreau brûlera-t-il demain au réveil?
Ou est-ce le soleil qui cèdera à Discorde?

23.11.06

Lieu comme un

Air de famille
Air de 1900
Cent cinquante locataires
Errent en percutant
Tant la face cachée du réel
Qu'elle danse éperdument
En esprit devant leurs âmes
La saisissant avec cet instrument

22.11.06

Symphonie n° 4 en VIE majeur


Que la vie nous emporte,
Là où naissent les roseaux.
Que l'horizon nous acclame,
Comme se meurent les oiseaux

Je m’abreuve de ta sève,
Alors bois de mon sang.
Du vin et du verre jaillira la lumière,
Eclairant sur son chemin,
Le chemin des passants.