22.12.06

La naissance du fou


Ivresse, essence de mon sang
Secoues ma substance et danses, danses dans mes sens
Je cède mon Je, vide ma panse
vide vide vide
Illusion de naissance.
Je renonce à tes mots fous, faux noms
Jeux, sans sons, du moins sensé
Amour et mort se melent, dans Elle
Au fond de son puits réside le ciel
De l'autre coté de sa lune
Se scindent les astres, dans une douce querelle
Moise plante sa tente, le Christ l'illumine
L'eau vers le desert Mahomet achemine
Krishna danse autour
Eloignant les vautours
Socrate la garde, et Roumi y chante
Gloire aux déments qui, ni aux hommes, ne mentent
Ni aux ames qui les portent.
A eux seuls s'ouvrira, du soleil, la porte.


21.12.06

Vision du Verbe


A la pluie des regards imperméable
Assise de la réalité tangible
Par notre entendement insaisissable
Par nos sens imperceptible
Des segments tu es la ligne

Tu manifestes ta présence sans toutefois te montrer
Tu révèles ton existence sans pourtant te présenter
De l'esprit tu souffles le monde est bouleversé
De l'être qui souffre la lettre tu as versé


15.12.06

Mouvement d'âme


Mon âme s'est évaporée
Loin du cachot de mon corps

A l'étroit dans cette forme
Elle en a touché le fond

Rebond à la surface du visible
Union à la densité du vide

Volant en quête d'Amour
Conduite par son coeur
Habillée de vivant
Regard du bonheur


30.11.06

Hypnagogique


La mort animera ma matière ce soir
Mon corps ne sera qu'une tente délaissée
Bédouin d'Arabie. Je roderai sans vouloir
Sans destination
Sans pensées enlacées
L'air et le bois ne seront que mirages
La durée : ego des mots sera jeu
Mon mouvement sera sans rythme
Sans dimensions
Dénudé de son sens, de sa direction
Disculpé de son "là", de sa position


25.11.06

Lettre à l'être


Le verbe être est un
Or tu es situé dans l'être
Je dis "je suis" car il est aussi
De la création de l'être
Du langage vivant une lettre
Qui sur la planète s'inscrit


24.11.06

Dialogue de miroirs



Dans la chaleur à quoi me sert mon manteau
Mon âme est flamme mon corps est d'eau
Dans le malheur je remercie mon fardeau
Mon vivre est bonheur de porter ma peau
L'univers je contiens et je tiens dans ta main
Maintenant et ensemble l'un est notre demain
Passés et présents se confondent dans une trace
Vide en dedans vivante en surface
Le temps cache sa face à ma vue et s'efface
Dépassé par le néant car dans le tout se déplace

Soleil et la corde


Un tribunal de corbeaux condamne le soleil,
A ne plus se lever, étouffé par une corde.
Le bourreau brûlera-t-il demain au réveil?
Ou est-ce le soleil qui cèdera à Discorde?

23.11.06

Lieu comme un

Air de famille
Air de 1900
Cent cinquante locataires
Errent en percutant
Tant la face cachée du réel
Qu'elle danse éperdument
En esprit devant leurs âmes
La saisissant avec cet instrument

22.11.06

Symphonie n° 4 en VIE majeur


Que la vie nous emporte,
Là où naissent les roseaux.
Que l'horizon nous acclame,
Comme se meurent les oiseaux

Je m’abreuve de ta sève,
Alors bois de mon sang.
Du vin et du verre jaillira la lumière,
Eclairant sur son chemin,
Le chemin des passants.